Dans son numéro du mois de mars, la revue Santé en action revient sur le dispositif Sentinelles et Référents lors d'un entretien avec son fondateur le psychologue Eric Verdier.

En centrant notre attention sur le phénomène de bouc émissaire et non uniquement sur le harcèlement, l’on inclut bien d’autres situations potentiellement graves et qui passent souvent inaperçues. Eric Verdier,  fondateur du dispositif Sentinelles et Référents.

"Ce n’est en effet pas aux jeunes de s’adapter aux dispositifs mais bien à l’ensemble des institutions de les accompagner dans leurs projets. Il faut en finir avec une forme de bizutage social, voire de maltraitance institutionnelle, que connaissent certains jeunes et qui mine la confiance dans notre système de solidarité intergénérationnelle."

Antoine Dulin, vice-président du Conseil économique, social et environnemental -  et la conseillère d'Etat Celia Vérot ont remis leur rapport commandé par le Premier ministre sur les simplifications des politiques de jeunesse. Ils avaient pour mission d’identifier les complexités et les solutions de simplification associées aux différentes étapes de la vie des 16-30 ans.

La Revue de Socio-Anthropologie de l’Adolescence (RSAA) publie des articles scientifiques écrits par des sociologues et des anthropologues dont les travaux théoriques ou empiriques s’intéressent à l’adolescence contemporaine. Ces travaux cherchent à comprendre en quoi l’adolescence constitue une catégorie socialement située et révélatrice du contexte socio-culturel dans lequel elle se déploie. Ils s’intéressent également au sens que les adolescent-e-s donnent à leurs propres comportements ainsi qu’aux modalités du devenir adulte.

Pour les adolescents, les années collège représentent une période de changement. L’enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), menée tous les 4 ans dans plus de 40 pays, permet d’établir une photographie précise de la santé et du bien-être des adolescents de 11 à 15 ans et d’en mesurer les évolutions. Elle est unique en son genre. Santé publique France y participe pour la sixième année consécutive. Les données françaises 2014 sont publiées aujourd'hui sous la forme de fiches thématiques.

De Montréal à Tunis : rites adolescents et « devenir-grand »

Comment passe t on du monde de l’enfance à l’âge adulte ?
Que change notre « hypermordernité » aux rites de passage des adolescents ?
De quoi les adolescents ont-ils besoin pour grandir et « devenir adulte » ?
Ces besoins sont-ils les mêmes aujourd’hui qu’autrefois ?
Le passage de l’enfance à l’âge adulte a-t-il évolué ? Est-il fondamentalement différent d’une société à l’autre ?
Comment se construisent les adolescents du monde ?

Cette approche exploratoire révèle que les dynamiques entre le physique et le numérique sont étroitement liées au niveau de la maîtrise en numérique et aux représentations du numérique, que ce soit chez les jeunes ou chez les professionnels. Ces dynamiques sont en outre fonction de l’équipement des jeunes et des contraintes institutionnelles et territoriales. La vidéo, le smartphone et les réseaux sociaux redessinent les parcours d’information entre le physique et le numérique, car ils peuvent être par exemple accélérateurs de confiance dans les relations entre les jeunes et les professionnels des structures d’information. La nécessité de lieux et de rencontres physiques persiste mais des passages et passerelles entre le physique et le numérique restent à concevoir ou à renforcer.

L'état adolescent. Miroir de la société

L’adolescence tend à devenir un état : on y rentre de plus en plus tôt, on en sort de plus en plus tard. Si cette période de la vie s’étend, ce n’est pas le fruit du hasard. C’est le signe que le statut de l’adulte n’a jamais été aussi fragilisé et ébranlé qu’aujourd’hui, pendant que celui du jeune, à l’inverse, a gagné en popularité. Car c’est l’âge de tous les possibles, de la croissance.

D’une certaine manière, les valeurs de la société (excitation, instantanéité, urgence, etc.) se rapprochent de plus en plus de ce qui caractérise l’adolescent lui-même, d’où un effet de miroir, fascinant et presque enivrant. L’adolescent apparaît comme un symptôme de la société actuelle, tout comme il tend à en devenir le modèle : un consommateur riche de sa seule illusion de toute-puissance personnelle.

 

Une étude relative aux PAEJ a été réalisée au premier semestre 2015 afin d’approfondir le diagnostic quantitatif et qualitatif de la situation de ces structures et de leurs interactions avec les autres dispositifs chargés de l’accueil, de l’information et de l’accompagnement des jeunes les plus vulnérables. De ces travaux, il ressort que les PAEJ représentaient, en 2015, 467 points de contacts composés de 315 structures et de 152 antennes.
Près de 500 personnes sont accueillies par an et par structure, avec une forte disparité. 65% des personnes accueillies en 2014 l’étaient pour la première fois. Ce public ne se limite pas aux jeunes (12-26 ans) car près de 30% des personnes accueillies font partie de leurs familles, de leur entourage ou sont des professionnels. Le public jeunes est constitué de : un public scolaire (54%), moins de 18 ans (57%), jeunes chômeurs (24%), en situation de précarité de logement (12%), déscolarisé (8%).

Grandir à l’adolescence est une nécessité : accompagner l’enfant dans son chemin vers l’autonomie et ne pas être trop loin de lui lors du franchissement adolescent semblent mobiliser des évidences. Les observations des professionnels montrent cependant que, quand l’enfant et son environnement sont en difficultés ou quand les repères sociétaux entrent dans des modifications radicales, les évidences sont d’abord des chausses trappes. Nous explorerons les possibilités de retrouver le bon sens des pratiques avec ceux qui grandissent près de nous.

Video : A l’adolescence, période qui signe l’entrée dans la sexualité, le corps devient lieu de sexuation tel un champ de bataille de l’identité.
Le rapport ambivalent à soi se projette sur le corps qui devient dépositaire de la recherche identitaire du jeune.