Type de ressource: 
Thèmes: 
Auteurs: 
Editeur: 

En France, plusieurs enquêtes montrent des niveaux élevés de consommation de médicaments psychotropes en population générale y compris chez les plus jeunes (Beck et al.2014).
Pour certaines classes de médicaments (sédatifs et, anxiolytiques), la France compte parmi les plus gros consommateurs mondiaux (OICS 2014).
Ce phénomène interroge sur une banalisation possible des prescriptions de médicaments psychotropes allant de pair avec la diffusion d’usages détournés notamment chez les jeunes, d’autant que les enquêtes disponibles fournissent des indicateurs d’usage détournés qui ne sont pas négligeables chez les 12-25 ans.

Ainsi, bien qu’en baisse par rapport à 2007, l’expérimentation de tranquillisants ou de sédatifs sans ordonnance est rapportée par 11 % des jeunes scolarisés de 16 ans en 2011 (Spilka et al. 2012).
Aux côtés des jeunes Tchèques et Chypriotes, les jeunes Français de 16 ans déclarent des niveaux d’expérimentation de médicaments sans ordonnance les plus élevés d’Europe, juste après les jeunes Polonais et Lithuaniens. Par ailleurs, la diffusion des médicaments psychotropes parmi les jeunes de 17 ans s’est accentuée entre 2011 et 2014 notamment concernant les anxiolytiques et hypnotiques. Leur usage au cours de la vie est ainsi passé de 15,0 % à 15,8 % s’agissant des anxiolytiques et de 10,7 % à 12,6 % s’agissant des hypnotiques (Spilka et al.2015).

Dans ce contexte, le plan gouvernemental de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) fait état d’une volonté d’accroître la connaissance sur le phénomène de détournement de médicaments et souligne l’acuité particulière que revêtent les pratiques de consommation de médicaments détournés de leur usage normal chez les élèves et jeunes étudiants (MILDT 2013).
Afin d’apporter des éléments d’information à la question spécifique des usages détournés de médicaments par les jeunes, la présente note propose une revue de la littérature internationale. Il s’agit de fournir des éclairages visant à mieux connaître et mieux comprendre les conduites des jeunes. Les revues de littérature disponibles à ce jour se consacrent aux enquêtes épidémiologiques portant sur les facteurs de risques d’usage détourné et n’envisagent, pour certaines, que les médicaments psychostimulants. La présente revue de la littérature englobe dans son examen les études qualitatives consacrées aux comportements d’usage détourné de médicaments.